Comment fonctionne le conflit socio-cognitif ?
Le conflit socio-cognitif met en lumière les impacts positifs des interactions sociales sur l'apprentissage. Focus sur son fonctionnement.
Conflit socio-cognitif : quel fonctionnement ?
Face à une question ou un problème, chaque intervenant d'un groupe dispose au départ d'une vision ou d'une représentation propre du sujet en question. Lors de l'échange et la communication mutuelle, chacun émet ses idées et partage son point de vue. Cette argumentation amène à une évolution individuelle quant à la vision de départ et conduire à une représentation nouvelle, pouvant également être commune au groupe, mais différentes des positions initiales de chaque interlocuteur. Cette séance définit un conflit socio-cognitif dans la mesure ou un conflit ou encore un échange entre individus " socio " s'est produit et dont la résultante est le développement de la connaissance " cognitif " ou de la pensée.
Quels sont les avantages du conflit socio-cognitif ?
Le conflit socio-cognitif ou C.S.C accélère généralement le processus d'apprentissage ou encore le changement de position en raison de trois éléments :
- Il entraîne une décentration par rapport à son point de vue initial. En effet, la prise en compte de la vision des autres permet d'appréhender le problème sous un angle nouveau ;
- Il favorise la récolte d'idées ou d'informations nouvelles ;
- Il développe la motivation et l'implication du groupe.
Ce travail joue un rôle essentiel dans la résolution de tâches complexes comme :
- L'analyse de pratiques professionnelles : notamment des ateliers de co-professionnalisation ou de co-développement ;
- La production de nouvelles idées ;
- La gestion de projets ;
- Les tests de connaissance ;
- Les projets d'études ou études de cas
D'autre part, le conflit socio-cognitif présente deux principaux impacts positifs :
- Il favorise l'acquisition de compétences sociales telles que l'empathie, l'écoute active ou l'argumentation ;
- Il développe le sentiment d'efficacité personnelle.
Conflit socio-cognitif : quelles conditions ?
La
Une bonne composition des groupes
Le regroupement doit être réalisé avec soin. À noter que les groupes avec des membres ayant d'importantes différences de statut se révèlent peu conseillés. L'idéal est de privilégier des éléments avec des niveaux de compétences hétérogènes : les " moins sachant " enrichissent leur connaissance auprès des " plus sachant " et ces derniers feront l'effort d'expliquer leur point de vue à leurs compères.
Un climat propice à l'échange et la communication entre collaborateurs
Cette atmosphère est essentielle pour faire naître des conflits socio-cognitifs. Un climat de confiance favorise l'apprentissage et incite à la coopération. Si le challenge entre équipes est pertinent dans un sens, l'esprit de compétition dans un sous-groupe peut être contre-productif.
Les prérequis sociaux et cognitifs
Ces prérequis doivent également être pris en compte. En effet, les intervenants doivent parfaitement maîtriser les compétences de formalisation, de communication et d'argumentation de manière à tirer la meilleure partie des apprentissages coopératifs.
Les interactions entre apprenants
Des interactions intenses doivent se créer entre les intervenants pour aboutir à une véritable régulation du conflit socio-cognitif et non à une régulation relationnelle née d'un accord de façade. Ainsi, le formateur doit être exigeant quant aux enjeux de la tâche à effectuer et à la mise en place de conditions favorables à un échange entre les participants.