Calculer sa capacité d'autofinancement (CAF)
La capacité d'autofinancement (CAF) est un indicateur-clé de l'activité de l'entreprise, obtenu à partir du compte de résultat. Il révèle le flux potentiel de trésorerie de l'entreprise, c'est-à-dire les ressources brutes générées par son activité, dont elle dispose en fin d'exercice.
Obtenue à partir du compte de résultat, la capacité d'autofinancement (CAF) est un indicateur clé de la santé de l'entreprise. Elle révèle le flux potentiel de trésorerie de cette dernière, c'est-à-dire les ressources brutes générées par son activité dont elle dispose en fin d'exercice.
1. Le rôle de la capacité d'autofinancement (CAF)
La capacité d'autofinancement indique l'excédent de ressources internes générées par l'activité d'une société. Ce surplus peut être exploité de différentes manières par le chef d'entreprise :
- Rembourser ses emprunts et ses dettes
Grâce à la CAF, l'entreprise possède un surplus de trésorerie en provenance de son activité. Ainsi, elle est en mesure d'assurer son indépendance financière. Cela suppose qu'elle est parfaitement capable de rembourser ses dettes et ses emprunts.
- Augmenter ses fonds de roulement et financer de nouveaux investissements
Avec la CAF, le chef d'entreprise peut rembourser ses emprunts, puis investir. Pour ce faire, il doit calculer la capacité d'autofinancement minimale à dégager. D'ailleurs, ce ratio est utilisé par les banquiers et d'autres financeurs afin d'évaluer la capacité de la société à rembourser ses dettes et son niveau d'endettement maximal. À noter que le chef d'entreprise doit toujours s'assurer que la société est capable de couvrir la dette à contracter.
- Verser des dividendes à ses actionnaires ou associés
L'autofinancement correspond à la part de la capacité d'autofinancement que l'entreprise peut réinvestir. L'autre part de la CAF, quant à elle, est destinée aux dividendes payés aux associés ou actionnaires. Attention ! La part de la capacité d'autofinancement est réservée au versement des dividendes quand la société reçoit des investisseurs. Ces derniers pèsent dans la distribution annuelle des dividendes, ce qui risque de diminuer la part de CAF dédiée à l'autofinancement de l'entreprise.
À savoir que la CAF ne doit pas être confondue avec le flux de trésorerie, car elle ne tient pas compte des décalages d'encaissement et de décaissement. Elle fournit toutefois une information stratégique aux établissements prêteurs. En rapportant la capacité d'autofinancement au chiffre d'affaires, une banque peut déterminer la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. C'est donc ce ratio qui sera étudié en priorité lorsqu'un chef d'entreprise sollicitera de nouveaux financements.
2. Les éléments du calcul de la capacité d'autofinancement (CAF)
Le calcul de la CAF peut être effectué via 2 méthodes, et à partir de 2 éléments clés du compte de résultat :
- L'excédent brut d'exploitation (EBE) ou le bénéfice brut d'exploitation, qui traduit le résultat économique de l'entreprise issu de la valeur ajoutée ;
- Le résultat net, soit la différence entre les produits et les charges de l'entreprise.
Selon le choix de la méthode de calcul de la capacité d'autofinancement, les éléments suivants interviennent :
- Les charges décaissées et les produits encaissés, c'est-à-dire les entrées et les sorties de trésorerie écartées du calcul de l'EBE (charges financières, produits financiers, opérations de gestion, pénalités, amendes, etc.) ;
- Les charges calculées et produits calculés, des éléments qui ne font pas l'objet d'entrée ou de sortie de trésorerie (provisions, dotations, amortissements et quotes-parts des subventions d'investissement) ;
- La valeur nette comptable d'éléments d'actif cédés, qui correspond à la cession d'immobilisations ;
- Les produits des cessions d'éléments d'actif, qui indiquent le prix de vente de la cession d'immobilisations.
3. Les formules du calcul de la capacité d'autofinancement (CAF)
La capacité d'autofinancement peut être calculée de deux façons. La première méthode soustractive consiste à se baser sur l'excédent brut d'exploitation ou EBE. La méthode additive, quant à elle, consiste à calculer la CAF à partir du résultat net de l'exercice comptable.
La méthode de calcul de la CAF à partir de l'EBE
Avec la méthode soustractive, la capacité d'autofinancement se calcule en retranchant tous les produits encaissables des charges décaissables. Voici la formule utilisée pour calculer la CAF en se basant de l'excédent brut d'exploitation :
Capacité d'autofinancement = excédent brut d'exploitation + transferts de charges d'exploitation + autres produits d'exploitation + quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun + produits financiers + produits exceptionnels - charges financières - autres charges d'exploitation - charges exceptionnelles décaissables - quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun - participation des salariés aux résultats - impôt sur les bénéfices
Les produits encaissés : tous les produits encaissés ou à encaisser en dehors du calcul de l'excédent brut d'exploitation (produits financiers, produits exceptionnels...).
Les charges décaissées : toutes les charges décaissées ou à décaisser en dehors du calcul de l'excédent brut d'exploitation (intérêts bancaires, pénalités, amendes...).
La méthode de calcul de la CAF à partir du résultat net
Ci-après la formule à utiliser pour calculer la capacité d'autofinancement à partir du résultat net auquel certaines charges sont additionnées ou soustraites :
- Capacité d'autofinancement = résultat net comptable - autres produits non encaissables (reprises) - produits de cession d'éléments d'actif + autres charges non décaissables (dotations) + valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés (comptes 775) - quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice en cours
À noter que le calcul de la capacité d'autofinancement nette de l'entreprise n'est pas inclus dans l'éventuel remboursement de capital d'un emprunt pour la période comptable donnée. Ainsi, il est préférable de calculer la « CAF nette » correspondant à la CAF après le versement du montant du capital de l'emprunt. Ci-après la formule utilisée pour calculer la CAF nette :
CAF nette = CAF - Remboursement du capital de l'emprunt sur la période concernée
4. Quelques exemples de ratios calculés à partir de la capacité d'autofinancement (CAF)
L'interprétation de la CAF se révèle très utile pour se renseigner au mieux sur la rentabilité d'une entreprise. En règle générale, une CAF négative suppose que cette dernière ne génère pas de ressources suffisantes pour couvrir son cycle d'exploitation. Comment pallier ce problème ? La société doit solliciter des financements externes, tels que des emprunts bancaires ou des apports en comptes courants d'associés. En revanche, une CAF positive signifie qu'une entreprise génère des bénéfices d'exploitation pouvant être convertis en paiements de dividendes, en investissements ou en trésorerie.
Remarque : un certain nombre de ratios sont tirés de la CAF. Voici quelques-uns des plus importants :
- Le ratio CAF/chiffre d'affaires
Ce ratio est utile pour qu'une entreprise détermine la fraction de ressources internes lui permettant d'optimiser le financement de ses activités.
- Le ratio dettes financières/CAF
Ce ratio permet de calculer toutes les modalités de remboursements applicables à une dette contractée par la société. Un ratio dettes financières/CAF élevé est généralement perçu de manière négative. En théorie, il doit se trouver autour de 3.
5. Des exemples de calcul de la capacité d'autofinancement (CAF)
Une entreprise dispose d'un excédent brut d'exploitation de 151 000 €.
Ses produits encaissables
- Transferts de charges d'exploitation : 11 000 €
- Autres produits d'exploitation : 3 000 €
- Produits financiers (hors reprises) : 126 000 €
- Produits exceptionnels encaissables : 2 000 €
Ses charges décaissables
- Autres charges d'exploitation : 4 000 €
- Charges financières (hors dotations) : 80 000 €
- Intérêts sur crédit-bail : 14 000 €
- Charges exceptionnelles décaissables : 0 €
- Participation : 5 000 €
- Impôt sur les bénéfices : 26 000 €
Le calcul de sa CAF à partir de son EBE
- Produits encaissables = 11 000 € + 3 000 € + 126 000 € + 2 000 € = 142 000 €
- Charges décaissables = 4 000 € + 80 000 € + 14 000 € + 0 € + 5 000 € + 26 000 € = 129 000 €
- CAF = 151 000 € + 142 000 € - 129 000 € = 164 000 €
La même entreprise affiche un résultat net de 57 000 €.
Ses charges calculées
- Dotations (exploitation) : 88 000 €
- Dotations (crédit-bail) : 60 000 €
- Dotations financières : 2 000 €
- Dotations exceptionnelles : 4 000 €
Ses produits calculés
- Reprises (exploitation) : 19 000 €
- Reprises (financières) : 26 000 €
- Reprises (exceptionnelles) : 6 000 €
Ses VNCEAC et PCEA
- Valeur nette comptable des actifs cédés : 12 000 €
- Produits des cessions des éléments d'actifs : 8 000 €
Le calcul de sa CAF à partir de son résultat net
- Charges calculées = 88 000 € + 60 000 € + 2 000 € + 4 000 € = 154 000 €
- Produits calculés = 19 000 € + 26 000 € + 6 000 € = 51 000 €
- CAF = 57 000 € + 154 000 € - 51 000 € + 12 000 € - 8 000 € = 164 000 €