Comment faire entrer un fonds d'investissement au capital de l'entreprise
A certains moments de son cycle de vie, l'entreprise a besoin de liquidités pour démarrer, se développer, ou tout simplement survivre. Le recours à l'emprunt bancaire n'étant pas toujours possible, ni souhaité par les chefs d'entreprise, la levée de fonds peut alors se faire en ayant recours à des fonds d'investissement : c'est le capital-investissement.
1. Le capital-investissement : des enjeux stratégiques
Pour une entreprise non cotée en Bourse, trouver des fonds n'est pas toujours chose aisée. Or, les motifs pour faire appel aux investisseurs sont légion : lancement d'activité, phase de croissance, investissement important, difficultés financières, etc. L'enjeu du capital-investissement est donc, en ce sens, bien de soutenir le tissu économique national.
Il existe trois grandes catégories d'investisseurs :
- les partenaires de l'entreprise ;
- les particuliers, comme les business angels ;
- les fonds d'investissement professionnels.
Spécialisés dans le capital-investissement, ces derniers ont pour vocation de prendre des participations temporaires (3 à 7 ans en moyenne) dans des sociétés et de se rémunérer à la revente de leurs parts, ou à la cession de l'entreprise. Il existe différents types de capital-investissement, selon les profils d'entreprises et de projets financés.
2. Le capital-risque
Par définition, le capital-risque désigne le fait d'entrer au capital d'une entreprise, afin de financer son lancement ou son développement. Les sociétés cibles, dans le cadre du capital-risque, sont généralement de jeunes entreprises à fort potentiel, avec un capital d'innovation important. C'est après étude, soit des états financiers de l'entreprise si elle est déjà mature, soit d'un plan de développement à 3 ans minimum si elle est en phase de création, que les capital-risqueurs vont décider d'investir ou pas. Les capital-risqueurs, comme les sociétés de capital-risque, gèrent ainsi un portefeuille de projets, avec une répartition du risque sur les différentes entreprises financées.
3. Capital d'amorçage et capital-développement
Ces deux types de capital-investissement : Capital d'amorçage et capital-développement sont les deux volets du capital-risque. Le capital d'amorçage correspond aux premiers besoins en financement de l'entreprise, alors qu'elle est encore en phase de création (R&D, prototypes, etc.) tandis que le capital-développement correspond aux besoins de l'entreprise en croissance (lancement de nouveaux produits, pénétration d'un nouveau marché, achat d'outils de production supplémentaires...). Il existe donc, en fonction des projets, des fonds d'investissement spécialisés, principalement des fonds d'amorçage et les fonds spécialisés dans la gestion d'actifs.
4. Les opérations de LBO
Parmi les opérations de capital-investissement, le LBO permet l'effet de levier le plus intéressant, par un recours important à l'emprunt bancaire. L'opération est ainsi financée, entre autres, par un apport en fonds propres, mais aussi et surtout par une dette bancaire dite dette senior. Le montage financier et juridique du LBO suppose la création d'une holding qui va porter la dette, dans l'optique du rachat de l'entreprise cible. La dette est ensuite progressivement remboursée par les résultats générés par cette dernière.
5. Quand l'entreprise est en difficulté : le capital-retournement
Le capital-retournement est un segment très spécifique du capital-investissement, qui s'intéresse exclusivement aux sociétés en difficulté financière. Sa mission est donc d'injecter du capital dans des entreprises en péril, mais pas seulement : un accompagnement de proximité est très souvent requis, d'où la prépondérance des acteurs locaux sur ce segment. Risqué, ce marché reste restreint et réservé à des fonds d'investissement spécialisés en capital-retournement.